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22 RECHERCHES SUR MOLIÈRE.
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passage d'Elomire hypocondre dans lequel Le Boulanger de Chalussay fait dire à Molière :
En quarante t ou quelque peu devant, Je sortis du collége, et j'en sortis savant ; Puis venu d'Orléans, où je pris mes licences, Je me fis avocat au retour des vacances. Je suivis le barreau pendant cinq ou six mois, Où j'appris à plein fond l'Ordonnance et les lois. Mais quelque temps après, me voyant sans pratique -. Je quittai là Cujas et je lui fis la nique *.
Quelques pages plus loin l'auteur de ce libelle dialogué met dans la bouche d'un autre personnage une injurieuse contrepartie de ces vers qu'il faut pourtant reproduire :
En quarante, ou fort peu de temps auparavant,
Il sortit du collége âne comme devant ;
Mais son père ayant su que moyennant finance,
Dans Orléans un âne obtenoit sa licence,
fl y mena le sien, c'est-à-dire ce lieux
Que vous voyez ici, ce rogue audacieux.
U l'endoctora donc moyennant sa pécune,
Et croyant qu'au barreau ce fils feroit fortune,
Il Ie fit avocat, ainsi qu'il vous a dit,
Et le para d'habits qu'il fit faire à crédit
Mais de grâce admirez l'étrange ingratitude,
Au lieu de se donner tout à fait à l'étude
Pour plaire à ce bon père et plaider doctement,
U ne fut au Palais qu'une fois seulement8.
C'était en effet « moyennant finance » que Ton obtenait alors à Orléans ses lettres de licencié. Écoutons encore Charles Perrault, qui n'était pas plus âne que Molière, raconter comment se terminèrent ses études de droit. « Au mois de juillet de l'année 1651, j'allai prendre des licences à Orléans avec M. Varet, depuis grand vicaire de Mgr l'archevêque de Sens, et avec M. Monjot qui vit encore. On n'étoit pas en ce temps-là si difficile qu'aujourd'hui à donner des licences ni les
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1. Élormre hypocondre ou les Médecins vengés, 1670, in-12, page 75.
2, /dem, page 82.
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